Etude des neutrinos et des phénomènes géophysiques dans le détroit de Messine

11/05/2005

L’Institut National de Géophysique et de Vulcanologie (INGV) et l’Institut National de Physique Nucléaire (INFN) ont muni les fonds du détroit de Messine d’équipements très avancés afin d’étudier d’une part les neutrinos, et d’autre part les phénomènes géophysiques liés à cette zone.
Les neutrinos cosmiques sont des particules élémentaires qui interagissent faiblement avec la matière et peuvent ainsi parcourir de longues distances dans l’Univers sans être absorbées par les milieux intergalactiques. Ils constituent un moyen privilégié pour sonder l’Univers lointain, de manière complémentaire au rayonnement électromagnétique. Ils pourraient également nous informer de façon indirecte sur la nature de la masse cachée de l’Univers. Les fonds marins de par leur profondeur offrent un blindage naturel au rayonnement cosmique et constituent un environnement idéal pour la détection des neutrinos.
Le détroit de Messine possède de nombreux avantages par rapport à d’autres sites : il est plus profond, offre une eau transparente dans laquelle les signaux se propagent mieux, présente moins de dépôts (qui seraient capables d’obstruer les capteurs optiques) sur les fonds, les courants y sont moins puissants et la perturbation optique -dite luminescence, due à la présence de différents microorganismes- est moins forte.
Par ailleurs, l’aire comprise entre la Calabre et la Sicile est très intéressante pour les chercheurs de l’INGV car elle est historiquement caractérisée par l’apparition de grands tremblements de terre et par des phénomènes de tsunami.
C’est ainsi que, du port de Catane en Sicile où se trouve un laboratoire de collecte et d’analyses des données, le navire  » Pertinacia  » a positionné à une profondeur de 2000 mètres un câble électro-optique. Situé à une vingtaine de kilomètres de la côte sicilienne, ce câble se divise en deux tronçons: un qui relie l’appareil mis au point par l’INFN – un prototype du grand télescope pour neutrinos -, et l’autre reliant la station SM1 construite par l’INGV qui recueillera des données géophysiques.

Source : BE Italie numéro 34 du 22/04/2005 (ADIT)
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