Eruptions volcaniques : après les cendres, les algues…

10/06/2010

Des chercheurs de l’Université de Hambourg ont montré que les cendres libérées lors de l’éruption d’un volcan pouvaient conduire à une prolifération d’algues dans la mer capable d’influer sur le climat. Les premiers résultats de leur étude ont été publiés dans les revues scientifiques « Atmospheric Chemistry and Physics » et « Journal of Geophysical Research ».

Le facteur limitant pour la croissance des algues dans les océans est souvent la concentration en fer de l’environnement. Or, comme le déclare Bärbel Langmann de l’Institut de géophysique de l’Université de Hambourg : « les sels de fer présents dans les cendres volcaniques pourraient favoriser le développement du plancton et ainsi une plus grande capture du dioxyde de carbone ». En captant le dioxyde de carbone, les algues peuvent en effet réduire la concentration de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Dans leur étude, les scientifiques ont démontré que la prolifération massive d’algues dans le golfe de l’Alaska en 2008 était à mettre en corrélation avec l’éruption du volcan Kasatochi dans l’archipel des Aléoutiennes le 7 août de la même année. Via son panache volcanique, Kasatochi aurait, dans les 24 heures précédant l’éruption, libéré une quantité considérable de fer qui aurait entraîné un taux de floraison chez les algues inhabituellement élevé. Les chercheurs indiquent par ailleurs qu’une balise de mesure installée dans le golfe de l’Alaska avait enregistré en 2008 une baisse de la concentration de dioxyde de carbone.

A titre de comparaison, le taux de cendres relâchées par le volcan islandais Eyjafjallajökull par unité de temps a été dix fois inférieur à celui du volcan Kasatochi en 2008. Les scientifiques rappellent qu’il est néanmoins nécessaire d’étudier les possibles impacts de cette éruption sur le climat global, sachant que la manifestation éruptive s’est étendue sur plus d’un mois.

Il a déjà fait état de l’influence de précédentes éruptions volcaniques sur le climat global. En effet, les nuages de cendres peuvent non seulement masquer le soleil, mais aussi modifier la force et le cours des vents, l’humidité de l’air et la proportion de certains gaz dans l’atmosphère (phénomène de condensation). Ainsi, l’éruption du volcan Pinatubo aux Philippines en 1991 aurait conduit à une baisse de la température globale d’environ 0,5 °C. De même, l’éruption du volcan El Chichon au Mexique en 1982 aurait provoqué une diminution de la température de 0,2 °C.

Source : BE Allemagne numéro 484 (27/05/2010) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63461.htm