Aux Etats-Unis, 27 projets d’énergie marine et hydrocinétique viennent d’être sélectionnés par le DOE (Department of Energy – Ministère de l’énergie) et bénéficieront d’un montant global de 37 millions de dollars.
Les projets retenus couvrent toute les étapes de la recherche et développement, depuis la conception de composants et de systèmes jusqu’au développement de prototypes et à la conduite d’essais en mer.
Il s’agit là du plus important financement fédéral jamais alloué à cette catégorie d’énergie renouvelable, signe que les Etats-Unis poursuivent leur quête active de nouvelles sources d’approvisionnement.
Les énergies marines et hydrocinétiques (EMH) étaient jusqu’à présents restées en marge de la forte poussée en faveur des énergies renouvelables aux Etats-Unis.
Quelques projets initiaux, tels que celui de poser une turbine sous le Golden Gate Bridge à San Franciso avaient été abandonnés faute de retour sur investissement suffisant. A ce stade, les projets sont donc souvent dans la phase de développement, de démonstrateur ou de pilote, sans véritable déploiement commercial. En 2009, la capacité installée était inférieure à 1 megawatt contre 77 000 Mégawatts d’hydroélectricité classique.
Le résultat de cette relative désaffection est que les Etats-Unis ne sont pas bien placés dans le domaine, que ce soit au niveau des bureaux d’étude ou des fabricants, et que les donneurs d’ordres sont obligés de faire appel à des compétences souvent européennes, et principalement britanniques.
Mais l’intérêt et là, comme en témoigne l’appétence de certains capital risqueurs, qui seront amenés à s’impliquer puisque les financements du Ministère de l’énergie sont destinés à faire levier auprès de financeurs privés, même si la part du public reste supérieure à 50% à ce stade. Autre signe de l’engouement actuel, la FERC (Federal Energy Regulatory Commission) aurait envoyé 146 dossiers de demande d’autorisation d’exploiter pour une puissance totale de 9 000 Mégawatts. La nouvelle impulsion donnée par le Ministère de l’énergie devrait se traduire par un afflux supplémentaire, avec des projets générant individuellement environ 1 Mégawatt (turbine hydrolienne au large de l’Etat de Washington).
L’avantage aux yeux des producteurs d’électricité provient du fait que, bien que variable, l’énergie provenant des vagues est relativement prévisible (plusieurs jours à l’avance), plus que dans le cas du solaire ou de l’éolien, ce qui facilite l’intégration dans le réseau électrique. Quant à l’énergie marémotrice, elle présente l’avantage d’être assez constante tout au long de l’année, ce qui permet d’en faire une électricité fournissant la base (contrairement à l’hydroélectricité classique, typiquement employée pour fournir les besoins « de crête »).
On pourrait donc assister à un essor de la filière si les projets sélectionnés se révèlent probants. Certains experts estiment que d’ici 2025, la capacité installée aux Etats-Unis pourrait atteindre 200 Gigawatts, compte tenu du gisement.
Source : BE Etats-Unis numéro 220 (24/09/2010) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64593.htm