E.ON construit le plus grand parc éolien du monde en haute mer

06/06/2009

Le 12 mai 2009, l’entreprise énergétique E.ON a donné le coup d’envoi pour la construction du plus grand parc éolien en mer. Le projet London Array, à l’embouchure de la Tamise, va d’ores et déjà produire une puissance de 630 Mégawatts, lors de la première phase d’aménagement avec 175 turbines. A la fin de son développement, l’installation, pionnière de sa catégorie, devrait produire 1 Gigawatt. La commande faite au fournisseur de turbines Siemens atteint environ 1 milliard d’euros. En tout, le projet, auquel E.ON participe à hauteur de 30%, devrait coûter 2,2 milliards d’euros. Ainsi, E.ON se positionne de façon déterminante dans le secteur de l’énergie éolienne offshore.

« London Array représente une étape essentielle dans notre stratégie ambitieuse de réaliser des projets en énergies renouvelables à une échelle industrielle », affirme le chef d’E.ON Wulf Bernotat. Jusqu’à présent, les installations éoliennes de E.ON produisent au total 2,3 Gigawatts, dont 100 Mégawatts offshore. « Nous sommes à la recherche de projets toujours plus ambitieux et sommes ainsi dans une phase d’apprentissage en forte expansion », selon Frank Mastiaux, chef de la branche d’E.ON spécialisée dans la lutte contre le réchauffement climatique et les énergies renouvelables. Les installations offshores actuellement en construction ont une puissance de 470 Mégawatts, et celles en développement permettront d’atteindre 3,9 GW supplémentaires, auxquels devrait contribuer le projet londonien. Ainsi, E.ON s’efforce, dans le cadre de ses différents projets, d’atteindre une puissance éolienne produite de 14 Gigawatts.

Le projet London-Array est sujet de discussions depuis 2001. Il doit permettre à terme d’approvisionner 750 000 foyers en électricité à Londres. Depuis 4 ans, les partenaires du projet rassemblent des données de mesures, pour tester l’aptitude du site entre 5 et 23 mètres de profondeur et à environ 20 km de la côte. Depuis un an, le projet stagnait à cause de la décision de l’entreprise pétrolière Royal Dutch Shell de se retirer du projet. Shell a expliqué ce geste par la rapide hausse des coûts des matériaux et des services. E.ON et le spécialiste éolien danois Dong ont repris les parts de Shell. Depuis, E.ON a transmis 20% de ses parts à l’entreprise d’investissement d’Abu Dhabi, Masdar.

Entre temps, selon M. Mastiaux, les coûts des matériaux comme l’acier, le cuivre et l’aluminium ont diminué de moitié, et les services sont aussi devenus plus abordables. Le gouvernement britannique a donné récemment le coup d’envoi final, en décidant d’augmenter les subventions accordées à l’énergie éolienne offshore. « London-Array est un projet phare dans le cadre de nos efforts pour réduire nos émissions de dioxyde de carbone de 80% d’ici 2050 et couvrir les besoins énergétiques de demain », a affirmé le Premier Ministre britannique Gordon Brown. Certes, les défis techniques restent conséquents, selon M. Mastiaux. Les installations sont soumises à des sollicitations physiques totalement différentes sur la côte que sur la terre. Grâce au projet London-Array, E.ON va ainsi acquérir un savoir-faire qui l’aidera dans la construction ultérieure d’autres installations dans un environnement encore plus délicat.

Source : BE Allemagne numéro 437 (20/05/2009) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59181.htm