Les lois de la physique imposent des conditions drastiques de survie dans les grandes profondeurs marines. Pour mieux comprendre les modalités de vie dans ces fonds marins, des scientifiques de l’Université de Porto viennent d’installer au Département d’Océanographie et des Poissons de l’Université des Açores un tout nouveau type « d’aquarium ».
Conçu dans les laboratoires du Centre Interdisciplinaire de Recherche Marine et Environnementale (CIIMAR) de l’Université de Porto, de l’Institut d’Ingénierie Mécanique et de Gestion Industrielle (INEGI) et de l’Institut des Sciences Biomédicales Abel Salazar (ICBAS), le « SeaFloor » est un modèle de système hyperbare pour la recherche qui représente ce qu’il y a de plus avancé en matière de simulations extrêmes des mers profondes. Cet aquarium pressurisé permet de maintenir en vie les crustacés, les poissons et autres organismes encore mal connus qui peuplent le fond des océans, jusqu’à une profondeur de 2 000 mètres, en recréant à la surface les conditions de température et de pression de leur habitat naturel.
Actuellement en phase de test, il sera très rapidement en mesure d’accueillir des espèces de moules en provenance des sources hydrothermales localisées au large des Açores (zones volcaniques situées à très grande profondeur et dont les températures peuvent excéder les 300 degrés), après les crabes et les crevettes, principaux habitants élevés dans cette technologie novatrice qui se retrouve seulement aux États-Unis, au Japon et en France. Trois autres systèmes, développés dans les bâtiments du CIIMAR, mais plus lourds et moins mobiles, sont déjà utilisés depuis les années 2004.
En France, c’est Bruce Shillito, enseignant-chercheur au laboratoire UPMC CNRS UMR 7138 « Adaptation et évolution dans les Milieux Extrêmes » (AMEX) dirigé par Françoise Gaill, qui a conçu en 1999 un aquarium pressurisé « IPOCAMP ». Cet aquarium offre des fonctionnalités très originales qui restituent les conditions naturelles de température et de pression régnant dans les profondeurs océaniques à proximité des sources hydrothermales.
Source : BE Portugal numéro 27 (15/11/2007) – Ambassade de France au Portugal / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/51864.htm