Des aquifères salins pour le stockage du CO2 britannique

22/07/2009

Une étude intitulée « Oportunities for CO2 Storage around Scotland », menée par le gouvernement écossais en collaboration avec le Scottish Centre for Carbon Storage (SCCS, Centre écossais du stockage carbone) et d’autres partenaires industriels, a révélé qu’environ 46.000 millions de tonnes de CO2 issu du secteur industriel (y compris la production d’électricité) pourraient être stockés dans des aquifères salins [1] en mer du Nord. Il serait alors possible de stocker l’équivalent d’une centaine d’années de toutes les émissions de CO2 du secteur industriel britannique.

Pour arriver à de telles conclusions, le SCCS et ses partenaires ont dans un premier temps évalué les niveaux d’émissions de CO2 en Ecosse et au Nord de l’Angleterre sur une période allant de 2008 à 2040. Ils ont ensuite déterminé le volume de CO2 qu’il serait possible de capturer. L’équipe a ensuite passé en revue puis sélectionné 10 aquifères salins et 29 champs d’hydrocarbures situés sous la mer du Nord. Sachant que la capacité de stockage de 10 aquifères varie entre 4 600 à 46.000 millions de tonnes, cela permettrait non seulement de stocker le CO2 du reste du Royaume-Uni mais également celui de l’Europe. Plus de 90% de la capacité de stockage du CO2 repose sur de larges aquifères salins situés entre 1 et 3 km de profondeur en dessous du niveau de la mer et souvent proches des champs d’hydrocarbures.

L’étude indique également que l’injection de CO2 dans des réservoirs naturels d’hydrocarbures serait une méthode efficace de récupération assistée du pétrole (EOR). En effet, cette technique est utilisée par l’industrie pétrolière depuis une quarantaine d’années. La prise en compte des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère a mené à étudier ces dernières années le potentiel de cette méthode pour stocker durablement le CO2. Lorsque les conditions des réservoirs sont adéquates, cette méthode peut permettre à la fois d’augmenter notablement la récupération du pétrole, et de stocker définitivement du CO2 dans les formations géologiques. Le potentiel de stockage du CO2 associé à l’EOR est important, à peu près 60% du CO2 injecté est retenu dans le réservoir, en ne prenant pas en compte la réinjection. Dans le cadre des plans actuels de la Commission Européenne, 12 projets de démonstration à grande échelle, qui appliquent la technologie de capture et de stockage de CO2 principalement à des centrales électriques fonctionnant au charbon, seront lancés d’ici 2015. Ainsi, cette étude permet d’ores et déjà d’identifier les sites potentiels de stockage du CO2 industriel en mer du Nord.

[1] Les aquifères salins :
localisés dans les bassins sédimentaires, ils représentent des couches géologiques constitués de roches perméables (où l’eau circule librement) et poreuses (qui peut stocker de l’eau) situées généralement à une profondeur supérieure à 800m. Ils contiennent de l’eau hypersaline impropre à la consommation. Ces aquifères sont nombreux et peuvent avoir des superficies de plusieurs milliers de km2. Ils peuvent être offshore ou onshore.
En règle générale, chaque aquifère profond possède à sa base et en son sommet des couches imperméables composées par exemple d’argile, de marne ou de sel qui assurent une barrière d’étanchéité, en particulier vis-à-vis des réservoirs d’eau douce, qui sont peu profonds. Le terme réservoir fait référence à l’existence d’un réseau poreux connecté pouvant contenir des fluides (eau, gaz, huile).

Source : Source : BE Royaume-Uni numéro 97 (7/07/2009) – Ambassade de France au Royaume-Uni / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59852.htm