Découverte d’une particule marine qui pourrait aider la recherche climatique

02/01/2013

Un groupe de recherche de l’Université de Bergen (UiB) a présenté dans une publication scientifique la découverte dans l’océan d’une particule à base de carbonate de calcium qui pourrait aider la recherche climatique.

« La quantité de calcaire dans l’océan est importante. Une production biologique élevée a pour conséquence d’augmenter l’acidité et le taux en dioxyde de carbone. Cela peut avoir un effet sur le phénomène de changement climatique, dû à l’absorption par l’océan du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. », dit Gunnar Bratbak, professeur en microbiologie marine à l’UiB.

 « Attention, la découverte de ces particules en mer ne représente en rien une solution aux problématiques liées au changement climatique. Mais le fait de connaître leur existence peut combler une lacune importante des modèles de prévisions climatiques actuels. », ajoute-t-il. « Ces modèles sont importants dans la prédiction de l’évolution du climat de la planète. En y intégrant des données sur ces nouvelles particules, nous pouvons analyser avec plus de précision l’augmentation de la quantité de dioxyde de carbone en mer, et en déduire des résultats concernant le climat de la Terre. », dit-il. De plus, Gunnar Bratbak, ainsi que de nombreux scientifiques, craignent qu’une augmentation de l’acidité de l’océan provoque la décomposition anticipée des récifs coralliens de la planète. « Une conséquence directe peut d’ores et déjà être observée sur la production des coquillages de mer, comme les huîtres. », précise-t-il.

Gunnar Bratbak, et ses collègues et co-auteurs de la publication Egil S. Erichsen et Mikal Heldal, ont pu découvrir la présence de cette particule dans la Mer de Norvège grâce au microscope électronique équipant leur laboratoire à Nygårdshøyden. La forme, le nombre et la taille des particules varient, mais la plupart font de 0,001 à 0, 1 mm de long, et leur concentration est comprise entre 10 000 et 100 000 unités par litre d’eau de mer. Ces particules ont été trouvées dans la Mer de Norvège, le Raunefjord dans la région de Bergen, au Svalbard, en Méditerranée et dans des sédiments de Mer du Nord. On les trouve à partir de la surface jusqu’à plus de 1 000 mètres de profondeur.

Une analyse aux rayons X a permit de déterminer que les particules étaient composées essentiellement de carbonate de calcium et qu’elles contenaient donc du carbone, du calcium et de l’oxygène. « Nous ne savons pas encore comment ces particules sont produites. Nous pensons que la formation est en grande partie due à des bactéries, et qu’elle a probablement lieu dans les premiers mètres sous la surface. Il s’agit d’un processus entièrement naturel, avec lequel l’activité humaine n’a rien à voir. », dit Gunnar Bratbak. Outre l’exploration du processus de formation des particules, les chercheurs enquêtent également sur les facteurs déterminant leur taux de production.

Source : BE Norvège numéro 113 (23/11/2012) – Ambassade de France en Norvège / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/71537.htm