Découverte d’une archaea à proximité d’une source hydrothermale

03/08/2006

Une équipe de chercheurs internationale (dont fait partie l’Université de Portland, Oregon, Etats-Unis) a découvert à proximité d’une source hydrothermale une archaea (groupe DHVE2).
Les archéobactéries sont l’un des trois règnes du vivant avec les eubactéries et les eucaryotes. Dans la classification des êtres vivants, on distinguait traditionnellement 2 groupes majeurs : les eucaryotes et les procaryotes. Les premiers, unicellulaires ou pluricellulaires, possèdent des cellules au noyau bien formé alors que les procaryotes, eux, sont des êtres toujours unicellulaires dépourvus de noyau. En 1978, C.R. Woese découvre l’existence de bactéries totalement insolites présentant des caractéristiques procaryotes mais divergeant profondément des bactéries jusqu’alors connues, par leur physiologie et la structure de leur membrane notamment : ce sont les archéobactéries. Le groupe des procaryotes fut alors subdivisé en deux ensembles : les eubactéries (ou bactéries vraies) et les archéobactéries. En résumé, l’ensemble des organismes cellulaires peut donc être divisé en 3 règnes : les archéobactéries ; les eubactéries (bactéries vraies) ; les eucaryotes (animaux, végétaux, champignons).
Cette archaea est thermoacidophile, cela signifie qu’elle se développe dans un milieu acide (PH entre 3,3 et 5,8) et chaud (entre 55 et 75°C).
Les eucaryotes peuvent supporter une température se situant aux alentours de 60°C même si quelques rares protozoaires, algues et champignons peuvent vivre à de telles températures. Cependant, à de rares exceptions près, seuls les procaryotes se développent au-delà de 60°C. Et encore, ils n’ont pas tous la faculté de supporter de fortes températures. La découverte des archéobactéries en tant que troisième grand phylum de la vie fut donc un événement scientifique majeur : la découverte de l’hyperthermophilie (les bactéries thermophiles se développent entre 55 et 80°C tandis que les bactéries hyperthermophiles prospèrent à des températures supérieures à 80°C. En effet, s’il existe quelques eubactéries hyperthermophiles, la grande majorité des microorganismes adeptes de cette chaleur intense sont des archéobactéries. Ces dernières font preuve d’ingéniosité pour résister à la chaleur dégagée au coeur des sources hydrothermales.

Source : Science et avenir
http://sciences.nouvelobs.com/sci_20060717.OBS5362.html