Conférence de presse de retour de la campagne océanographique Serpentine

02/05/2007

La conférence de presse nationale de retour de la campagne Serpentine a eu lieu le 26 avril au Musée national de la Marine à Paris. Quatre scientifiques embarqués (Yves Fouquet, Jean-Luc Charlou, Daniel Desbruyères, Joël Quérellou) et Vincent Rigaud (département Systèmes sous-marins – Toulon) ont répondu aux questions d’une vingtaine de journalistes représentant les grands médias nationaux.
La campagne franco-russe Serpentine s’est déroulée à bord du navire océanographique Pourquoi pas ? du 26 février au 6 avril 2007 sur la dorsale atlantique entre 13° et 17°N. Son objectif scientifique consistait à préciser les variabilités géologiques, géochimiques, biologiques et microbiologiques des processus hydrothermaux associés aux roches du manteau à l’axe des dorsales lentes, rares lieux où le manteau terrestre est porté à l’affleurement. Dans ces zones, la réaction entre l’océan et le manteau produit une roche hydratée : la serpentine.
Neuf plongées ont ainsi été réalisées pendant Serpentine, pour une durée totale de 309 heures et 144 kms parcourus sur le fond, dont 96 kms consacrés à la cartographie haute résolution près du fond. Pendant ces plongées, 22 fluides hydrothermaux, 50 échantillons d’eau, 255 échantillons biologiques et 128 roches ont été prélevés par Victor 6000. Entre les opérations de plongées, ce sont 10 dragages, autant d’opérations de bathysonde et des profils magnétiques qui ont été réalisés.
Trois nouveaux sites hydrothermaux actifs de haute température ont été découverts lors de la campagne : Ashadze 1, Ashadze 2, Logatchev 2. Cela multiplie par 2 le nombre de sites actifs actuellement connus sur des roches du manteau. Un site inactif (Logatchev 5) a aussi été découvert. Ashadze 1 est aujourd’hui le site hydrothermal le plus profond. Autre originalité de ce site, les scientifiques ont pu observer des bulles de gaz dans les fumeurs.
Les plongées sur le site hydrothermal Krasnov, à 16°38N, confirment qu’il s’agit de la plus grande accumulation de sulfures massifs actuellement connue dans les océans.
Par ailleurs, la faible salinité sur le nouveau site Logatchev prouve l’existence d’une émission de phase vapeur condensée pour un système mantellique et indique des températures supérieures à 400°C en profondeur.

Source : Ifremer
http://wwez.ifremer.fr/ifremer/institut/actualites/communiques/2007/retour_serpentine_26_04_2007