Certaines algues assimilent le soufre et réduisent ainsi sa libération dans l’atmosphère

26/12/2006

Une équipe du Conseil Supérieur des Recherches Scientifiques (CSIC), en collaboration avec l’Observatoire Microbien de la Baie de Blanes et une équipe américaine a découvert que des algues microscopiques marines se nourrissent de soufre organique, réduisant ainsi son émission dans l’atmosphère. Les conclusions de l’étude ont été publiées dans la revue Science et permettront d’accroître les connaissances sur le rôle du cycle du soufre dans la régulation naturelle du climat.
Les scientifiques de l’Institut des Sciences de la Mer (CSIC), à Barcelone, et les auteurs de la recherche, Maria Vila-Costa, Rafel Simó et Josep Maria Gasol décrivent dans l’article une nouvelle voie métabolique dans les océans. Concrètement, ils expliquent que certaines algues se comportent comme des bactéries en absorbant le soufre libéré par d’autres algues et en l’utilisant pour leur propre croissance. Or, on pensait jusqu’à présent que toutes les algues produisaient du soufre organique à partir des sels marins. Les organismes marins se sont donc eux aussi adaptés pour profiter au maximum de toutes les ressources alimentaires et energétiques disponibles, ce qui signifie qu’ils ont acquis de nouvelles fonctions.
Les chercheurs ont expliqué que le rôle des algues unicellulaires dans l’océan est semblable à celui des plantes sur la terre. Avec l’aide de la lumière, elles convertissent le sulfate inorganique en soufre organique, qu’elles utilisent ensuite pour leur fonctionnement. Ce soufre, une fois les algues décomposées, peut être transformé par les bactéries en un gaz, le diméthylsulfure (DMS), responsable, entre autre du parfum caractéristique de la mer.
L’émission dans l’atmosphère de ce gaz provoque la formation de nuages, et par conséquent contribue à régler la quantité de radiation solaire qui arrive à la surface de la terre. Ainsi, une plus grande émission de DMS, suite à l’action des micro-organismes marins, impliquerait une plus grande nébulosité et, par conséquent, pourrait tempérer le réchauffement de la planète.

Source : BE Espagne n° 58 du 13/12/2006 (ADIT)
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/40456.htm