Murcie pourrait héberger la première usine flottante de dessalement dEspagne, alimentée par énergie éolienne.
Développée par le groupe M.Torres et appuyé par les Ministères de l’Environnement et de l’Industrie espagnols, ce projet devrait voir le jour dans un an et demi.
La station présentera une architecture particulière. Implantée dans des eaux de 40 à 80 mètres de profondeur et à une distance comprise entre un et cinq kilomètres de la côte, elle sera constituée d’une plate-forme de 40 mètres de diamètre, soutenue par trois flotteurs. La structure principale sera en acier inoxydable et en polyester renforcée par de la fibre de verre. Pour compenser les effets des vagues et de la marée, la plate-forme sera ancrée au fond marin grâce à un bras télescopique vertical.
Sur les fondations seront installées les équipements de dessalement d’eau par osmose inverse, ainsi qu’une turbine éolienne d’une puissance de 2,5 mégawatts.
Capable de transformer l’énergie du vent directement en énergie hydraulique, elle permettra de pomper et de faire circuler l’eau de mer dans les circuits de dessalement. La tour de l’éolienne atteindra une hauteur de 60 mètres et ses pales auront une longueur de 40 mètres. Des conduits sous marins transféreront à la côte l’eau dessalée.
Selon les premières estimations, le générateur devrait assurer une production de 2.500 heures à l’année et permettra de produire deux hectomètres cubes d’eau par an, ce qui est suffisant pour l’approvisionnement d’une population de 30.000 habitants. Parallèlement à son avantage énergétique, ce projet constitue également un intérêt important pour l’environnement. En effet, l’un des problèmes générés par les stations terrestres actuelles est le rejet, à proximité des côtes, d’eaux résiduelles fortement chargées en chlorure de sodium (sel commun) et autres produits chimiques. « Ces déchets du processus de dessalement » appelés saumures bouleversent l’équilibre de l’écosystème marin. Grâce à ce nouveau concept d’usine, l’élimination des saumures se fera dans des eaux plus profondes, favorisant ainsi leurs dissolutions dans l’océan et minimisant la pollution. L’utilisation du vent comme source d’énergie évitera, également, la contamination atmosphérique causée par l’émission de gaz à effet de serre.
Le projet du groupe M. Torres sera exécuté en deux étapes. Des essais seront, tout d’abord, menés sur terre à Pampelune, puis la plate-forme flottante sera installée dans les eaux de Murcie. Le budget prévisionnel défini s’élève à 12 millions d’euros. Il sera en partie financé par les Ministères de l’Environnement et de l’Industrie et le Centre pour le Développement Technologique et Industriel (CDTI).
Source : BE Espagne numéro 39 du 8/04/2005 (ADIT)
http://www.bulletins-electroniques.com