Une avancée dans les biomatériaux : vers du plastique à base d’algues

28/02/2013

Les bioplastiques sont, en raison de la raréfaction des ressources pétrolières, un axe d’investissement d’avenir au Japon.

Un groupe de chercheurs japonais vient d’annoncer le développement d’un film plastique à base de micro-algues.

Les bioplastiques sont, en raison de la raréfaction des ressources pétrolières, un axe d’investissement d’avenir au Japon. C’est dans ce contexte qu’intervient l’annonce faite par un groupe de chercheurs japonais de développement d’un film plastique à base de micro-algues. Ce groupe est constitué de chercheurs de l’université de Miyazaki, de l’AIST (National Institute of Advanced Industrial Science and Technology) et du Smart Energy Research Laboratories de l’entreprise NEC, grâce à un financement de la JST (Japan Science and Technology Agency) .

Le film plastique mis au point est constitué de nanofibres de polysaccharide, composés qui sont étudiés avec attention par la communauté scientifique en raison de leurs propriétés mécaniques (forte résistance mécaniques) et leur biodégradabilité.

Le film plastique a pu être synthétisé selon le schéma opératoire suivant :

1. La première étape est basée sur la formation de fibres du paramylon. Ce biopolymère, qui remplit le rôle de polysaccharide de stockage, est naturellement présent dans la cellule d’Euglena gracilis, une micro-algue. Il possède la propriété intéressante d’être linéaire et de pouvoir facilement être produit en grandes quantités. La formation de fibres du paramylon est atteinte grâce à une solution concentrée d’hydroxyde de sodium (NaOH).

2. Une fois que le polymère atteint une conformation en pelote aléatoire, la concentration de NaOH est abaissée pour atteindre un quart de la valeur initiale (soit 0,25mol/L). Le polymère prend alors la forme d’un triplex.

3. Enfin, une seconde réduction de la concentration de NaOH (à 0,20mol/L) permet la formation d’une nanofibre d’une épaisseur de 20nm.

Ce mode de synthèse est remarquable par deux aspects : le premier réside dans l’approche utilisée. Il s’agit en effet d’une synthèse qui procède par un auto-assemblage des différents composants de la fibre, c’est-à-dire par une approche « bottom-up », à l’inverse de l’approche traditionnelle « top-down » plus courante dans le domaine de la synthèse de nanofibres de cellulose. Le second intérêt de cette synthèse est qu’elle représente le premier auto-assemblage in vitro observé de nanofibre de cellulose.

Les études conduites sur les nanofibres obtenues ont démontré qu’elles possédaient de nombreuses propriétés physiques intéressantes. Si leur plasticité thermique est équivalente à celle d’autres bioplastiques (tels que l’acide polylactique ou le Nylon 11), leur résistance thermique leur est supérieure. Le groupe oriente désormais ses recherches vers l’étude d’éventuelles applications biologiques des nanofibres.

Source : BE Japon numéro 636 (25/01/2013) – Ambassade de France au Japon / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72105.htm