Lancement de robots sous-marins dans les eaux britanniques

04/10/2014
Le robot sous-marin américain Slocum Glider © Photo by Ben Allsup, Teledyne Webb Research

Une flotte de robots sous-marins va être déployée dans les eaux britanniques. Une première pour la Grande-Bretagne.

Sept robots sous-marins autonomes vont parcourir, durant 3 semaines, une distance de 500 km dans une zone située à la pointe sud-ouest du Royaume-Uni.

Ils sont actuellement en cours de déploiement dans les îles de Scilly.

L’objectif est d’une part, de tester de nouveaux équipements et d’autre part, de cartographier la vie marine dans une zone de pêche clé, située à la limite des eaux de l’Atlantique et de la Manche.

Cette zone n’a pas été choisie au hasard : c’est une zone d’upwelling.

Cela signifie que des eaux froides profondes, riches en nutriments, remontent vers la surface, attirant ainsi les poissons, les baleines, les dauphins et les marsouins.

Deux de ces robots sous-marins AutoNaut et C-enduro ont été conçus en Grande-Bretagne par (respectivement) les entreprises MOST (Chichester) et ASV (Portchester dans le Hampshire).

Ils peuvent fonctionner pendant des mois en utilisant des sources d’énergie renouvelables comme le vent et l’énergie des vagues.

  • Autonaut ressemble à un canoë équipé d’une antenne. Propulsé par l’action des vagues et de ses panneaux solaires, il se balance à la surface de la mer et est équipé d’une plateforme d’instruments de mesures scientifiques.

  • C-Enduro est équipé d’une éolienne et de panneaux solaires lui permettant une autonomie de trois mois. Un moteur diesel lui fournit une alimentation de secours. C-Enduro peut enregistrer des données océaniques, sous-marines et météorologiques.

Parmi les autres engins utilisés, citons également :

  • Waveglider : il comprend 2 éléments, l’un flottant à la surface et l’autre sous la mer. Ce dernier est un système de lames miniatures qui produit de l’énergie. Ces concepteurs américains (Liquid Robotics, Californie et Hawaï) qui en ont déjà fabriqué une centaine d’exemplaires, le présente comme un engin idéal pouvant fonctionner en mer « pendant des années sans carburant, sans émissions et sans équipage ».

  • Slocum Glider : cet engin américain ressemble à une torpille. Il plonge et remonte grâce à un système de flottabilité variable. L’engin transmet ses données par satellite et peut recevoir de nouvelles instructions lorsqu’il fait surface. Fabriqué par Teledyne Webb Research, basé dans le Massachusetts, son nom rend hommage à Joshua Slocum, le premier homme à avoir réalisé un tour du monde en solitaire sur un voilier.

Cette mission, menée par l’Institut océanographique de Southampton, implique plus d’une douzaine d’instituts de recherche et d’entreprises spécialisées.

Le chef de mission, le Dr Russell Wynn a déclaré à BBC News : C’est la première fois que nous déployons cette gamme de véhicules transportant tous ces instruments. C’est excitant car c’est la première fois que nous pouvons mesurer toute la colonne d’eau (température, salinité, concentration en plancton…) et observer la vie marine simultanément (sifflements des dauphins et des marsouins ; vidéos d’oiseaux de mer ou d’autres animaux marins…).

Habituellement, ce sont les satellites, les bouées ou les navires de recherche qui recueillent des données sur les océans, mais ces trois moyens sont limités par les distances à couvrir. Par ailleurs, les navires océanographiques sont particulièrement coûteux.

L’utilisation massive de robots sous-marins va permettre de déterminer s’ils peuvent fournir, sur une zone élargie, des données à moindre coût et de manière quasi-constante.

Disposer d’une flotte de robots sous-marins autonomes nous donne vraiment une chance de transformer notre capacité à surveiller l’océan. À l’heure actuelle, l’Homme gère les océans en se basant sur très peu de données. ajoute le Dr Russell Wynn.

Le gouvernement britannique souhaite positionner le Royaume-Uni en tant que leader dans la robotique sous-marine.

Il a ainsi placé ce secteur d’activité parmi les «huit grandes technologies » qui peuvent aider à rééquilibrer l’économie et à stimuler la croissance du pays.