République Tchèque : projet Hydronaut

27/04/2014
Hydronaut © Matyáš Šanda

Le projet Hydronaut a pour but la construction de modules pouvant être utilisés en milieu extrême, que ce soit en milieu sous-marin ou dans l’espace. Cela fait plusieurs années que l’idée germe dans l’esprit de Matyas Sanda, mais les premiers travaux ont réellement commencé il y a environ un an et demi.

Le projet en est à sa première étape : la réalisation d’un module « DeepLab » pouvant accueillir trois personnes à 30 mètres de profondeur. La structure est déjà construite, et les premiers tests de mise en pression sont prévus pour le mois de juin. Ce module, d’une hauteur totale de 7 m, est composé d’une partie habitable d’une vingtaine de mètres-cube, d’un sas permettant l’accès à la partie habitable et d’un troisième espace, humide, pouvant jouer le rôle de ballast et communicant avec l’extérieur. La partie habitable et le sas sont prévus pour pouvoir être pressurisés indépendamment, le sas pouvant ainsi jouer un rôle de caisson hyperbare.

Ce module, qui a pour but d’être une première preuve de concept de la faisabilité d’un module totalement autonome, possède différents volumes de ballast, afin de pouvoir varier la flottabilité de l’ensemble et ainsi pouvoir effectuer des déplacements verticaux du module. Celui-ci sera, dans sa première version, connecté à la surface pour l’approvisionnement en air et les moyens de communication, bien qu’il sera d’ores et déjà doté de réserves d’air comprimé, d’une part en tant que système de secours en cas de perte de la connexion en air avec la surface, et d’autre part afin de pouvoir par la suite évoluer vers une autonomie en air.

En ce qui concerne la consommation en air, un dispositif est à l’étude afin de recycler l’air à l’intérieur de la partie habitée, à la manière des appareils utilisés dans la plongée militaire, capturant le dioxyde de carbone émis lors de l’expiration et en le remplaçant par de l’oxygène provenant de réservoirs afin de conserver une proportion d’oxygène dans l’air de l’habitacle similaire à celle de l’air atmosphérique.

En ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable, il se fera par des réservoirs placés sur la structure, alors que l’approvisionnement en nourriture et l’élimination des déchets se feront dans un premier temps par envoi de plongeurs de soutien. Après les premiers essais de mise en pression au sec puis en immersion, une première équipe de 3 personnes occupera la station à une profondeur de 30m pendant une durée de 7 jours, dont 62h en décompression. Il est ensuite prévu d’organiser des isolements pour des périodes allant jusqu’à 9 mois.

L’objectif de cette première phase est de réunir la plus grande quantité de données possibles autour du projet, qu’elles soient d’ordre technique (comportement du module, possibilités d’amélioration de certaines parties, etc), d’ordre physiologique (suivi médical de l’équipe occupant le module pendant les séjours d’isolement) ou encore psychologique (comportement des membres de l’équipe dans une situation d’isolement complet avec impossibilité d’un retour direct à la surface). Un autre aspect du projet est la construction d’un module de culture, dont le but sera d’étudier le comportement de certaines plantes sous pression.

Ce projet, en plus des dons d’équipement et de matériaux, est principalement financé par finance participative (« crowdfunding » en anglais), qui a permis de réunir une somme de plus de 360.000 couronnes (de l’ordre de 13.500 euros) lors de la première levée de fonds qui a eu lieu en novembre 2013.

Pour en savoir plus : http://www.hydronaut.eu/centrum/index.php

Source : BE République Tchèque numéro 37 (27/03/2014) – Ambassade de France en République Tchèque / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/75528.htm