Les coraux indiquent le pH des océans des 300 dernières années

21/11/2005

L’analyse détaillée de coraux du récif de Finders, dans le Pacifique sud-occidental, a permis à une équipe scientifique, composée de chercheurs australiens et espagnols, de mesurer la variabilité naturelle de l’acidité de l’océan depuis les 300 dernières années.
Le résultat de la recherche, publié dans la revue Science, aidera à déterminer le taux d’acidification des eaux marines dû aux émissions anthropogéniques de gaz à effet de serre absorbés par les océans, et notamment du dioxyde de carbone (CO2). Ainsi, ils pourront évaluer les impacts de cette augmentation sur les écosystèmes marins, qui pour l’instant sont peu connus et dépendront sûrement de l’adaptation des espèces.
Carles Pelejero et Eva Calvo, de l’Institut des Sciences de la Mer du Conseil Supérieur de Recherches Scientifiques (CSIC), et leurs homologues australiens ont analysé un échantillon corallien de Porites, de 4,2 m de longitude, prélevé à 250 km de la côte australienne. L’étude d’isotopes de l’échantillon, millimètre par millimètre, a permis aux scientifiques de mettre en évidence un cycle naturel de l’acidité de 55 ans. Le caractère cyclique du pH coïncide avec le mode de variation climatique naturel de l’océan, appelé l’Oscillation Décennale du Pacifique, et démontre que les coraux tolèrent une grande amplitude de pH. L’existence de ce cycle peut retarder temporairement l’augmentation future de l’acidité des eaux marines. Cependant, d’après les scientifiques, si les émissions de CO2 continuent d’augmenter, cela n’empêchera pas le pH d’atteindre, dans les prochaines décennies, des valeurs jamais obtenues auparavant, entraînant de graves conséquences sur le développement des coraux et d’autres organismes marins.

Source : BE Espagne n°46 du 14/11/2005 (ADIT)
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/30612.htm