Le nouveau « tsunamomètre » made in Italie

21/09/2007

Une station de surveillance pour la détection de raz de marée résultant de séismes, « Geostar », a été installée à 3200m de profondeur dans le golfe de Cadice. Ce projet européen, coordonné par l’Institut de Sciences Marines du CNR (Ismar-CNR), engage les chercheurs de l’INGV (Institut National de Géophysique et de Vulcanologie), de l’INAF (Institut National d’Astrophysique), et de divers pays européens.
Ce projet prévoit d’installer les capteurs de surveillance directement sur les structures à risque et de les contrôler au cours du temps en se servant d’un tout nouvel instrument : le tsunamomètre. Cet instrument se base sur un double contrôle de signal sismique et de pression et tient compte des mouvements du fond marin : il mesure et enregistre les changements qui surviennent au fond de la mer et détecte des variations de pression de l’ordre du cm (pour une colonne d’eau de diamètre standard 1m). L’étude du couplage entre le mouvement du fond marin et la perturbation de la colonne d’eau générée par ce mouvement est en effet une des clés pour comprendre la génération de tsunamis suite à de forts tremblements de terre.
Geostar se situe sur une gigantesque structure géologique, large de 50 km et longue de 100 km. Cette structure géologique agit comme une sorte de piston de roche, capable de transférer une grande quantité d’énergie à la colonne d’eau, générant ainsi un raz de marée. L’objectif est de placer les capteurs directement sur la source tectonique pour contrôler les mouvements et reconnaître l’éventuelle génération d’un tsunami.
En mer Méditerranée les structures tectoniques responsables de tels évènements sont très proches des côtes, ce qui impose d’être capable d’alerter aussi vite que possible la population. Dans le golfe de Cadice, le temps qui sépare la génération d’un tsunami et son impact sur les côtes proches d’Algarve est de seulement 15 minutes. Pour envoyer l’alerte à terre en un temps record, l’observatoire abyssal est relié acoustiquement à une bouée instrumentée située à la surface de l’eau. Les signaux sont reçus par les ordinateurs de contrôle de Rome, Bologne, et Venise et par l’Institut météorologique de Lisbonne, le Centre géophysique de Grenade, et le Conseil national pour la recherche scientifique de Rabat.

Source : BE Italie numéro 57 (18/09/2007) – Ambassade de France en Italie / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/50992.htm