Le méthane océanique participe de façon non-négligeable au réchauffement climatique

11/09/2009

Le réchauffement de la température des courants marins en Arctique au cours des 30 dernières années, a déclenché la libération de méthane, puissant gaz à effet de serre, habituellement stocké sous forme d’hydrates de méthane dans les sédiments océaniques profonds.

Les scientifiques du NOCS (National Oceanography Centre Southampton, Centre national d’océanographie de Southampton), en collaboration avec des chercheurs des Universités de Birmingham, du Royal Holloway London et de l’IFM-Geomar en Allemagne, ont révélé que de véritables panaches de bulles de méthane s’échappent d’environs 250 « cheminées » situées entre 150 et 400 mètres de profondeur sur le plancher océanique, au niveau de la marge continentale à l’ouest du Spitzberg occidental. Le relargage dans l’atmosphère de ces bulles de méthane serait « considérable », et contribuerait au changement climatique. Cette découverte ne fait que confirmer les différentes prédictions faites lors d’études précédentes.

Les données ont été recueillies par le James Clark Ross, navire royal de recherche, lors d’une mission dirigée par le Natural Environment Research Council (NERC, conseil de recherche pour l’environnement), dans le cadre de l’Année Polaire Internationale. Les bulles de méthane ont été détectées à l’aide d’un sonar et des échantillons d’eau de mer ont été prélevés à différentes profondeurs. Les résultats indiquent que le réchauffement de 1° C du courant marin circulant à l’ouest de Spitzberg au cours des 30 dernières années a entraîné la libération de méthane par décomposition de l’hydrate de méthane contenu dans les sédiments sous les fonds marins.

Selon le professeur Tim Minshull, directeur de la Faculté des sciences de la terre et de l’océan à l’Université de Southampton, le but de cette étude était « de déterminer quelle quantité de méthane serait libérée par les couches sédimentaires du plancher océanique si toutefois la température des océans venait à augmenter dans les prochaines années ». Les chercheurs ayant pris part à cette étude ne s’attendaient donc pas à « découvrir des éléments indiquant que le processus de relargage du méthane avait déjà commencé. »

Il y a une trentaine d’années, l’hydrate de méthane situé sous les fonds marins au alentour de Spitzberg était stable à des profondeurs de 360 mètres. Actuellement, l’hydrate de méthane est stable à des profondeurs supérieures à 400 mètres. Graham Westbrook professeur de géophysique à l’Université de Birmingham affirme que « si ce processus venait à se répandre le long des marges continentales de l’Arctique, des dizaines de mégatonnes de méthane pourrait être libérés dans l’océan chaque année », contribuant d’une part à l’acidification des océans mais également au réchauffement climatique.

Source : BE Royaume-Uni numéro 99 (7/09/2009) – Ambassade de France au Royaume-Uni / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60406.htm