Le dessalement de l’eau de mer en Chine

30/04/2014
Homme buvant de l'eau © http://www.freeimages.com/

Avec 1 351 milliards d’habitants, la Chine compte pour plus de 20% de la population mondiale, mais ne dispose que de 7% des ressources en eau douce du globe. L’évolution des modes de consommation et une production industrielle soutenue entraînent une hausse exponentielle de la demande en la matière. L’intense développement urbain (une ville comme Shenzhen a multiplié son nombre d’habitants par trente en 30 ans) a également pour effet de concentrer cette demande sur certaines zones géographiques.

Un fort intérêt est donc porté par la Chine aux technologies du dessalement de l’eau. Selon le 12e plan quinquennal (2011-2015), la quantité d’eau douce produite globalement par les stations de dessalement devrait passer d’1 à 3 millions de m3/jour à l’horizon 2020.

Le pays investit particulièrement dans les centrales fonctionnant avec les technologies membranaires. Parmi celles-ci, la purification de l’eau par osmose inverse, complexe, mais peu gourmande en énergie, a été privilégiée. Elle représente 84% des stations de dessalement chinoises, l’éléctrodéionisation 2% et l’électrodialyse 2%. Les technologies thermiques de distillation et d’évaporation à effet multiple comptent respectivement pour 10% et 2%. Des centres de recherche dédiés à l’étude de ces technologies ont été créés à Hangzhou et Tianjin, respectivement par Chemchina et le Tianjin Institute of Sea Water Desalination and Multipurpose Utilization.

A l’heure actuelle, on relève une cinquantaine de stations de dessalement en Chine. Huit d’entre elles ont été déclarées en mars 2014, prioritaires par la commission nationale de la réforme et du développement (NDRC). Ces stations prioritaires sont situées à Tianjin, Caofeidian, Hangzhou, Zhoushan, Shenzhen et Wenzhou. Un investissement de 21 milliards de yuans (environ 2,5 milliards d’euros) leur sera consacré. Ces projets pilotes suscitent un intérêt particulier des autorités en raison de leurs capacités de production (200.000 m3/jour pour le SDIC Electric Power de Tianjin), de leurs perspectives de croissance (la station du groupe Chemchina à Hangzhou devrait passer de 20.000 m3/jour à 100.000 m3/jour), des technologies qu’elles emploient (l’éléctrodéionisation à Zhoushan et Wenzhou) et des infrastructures qu’elles nécessitent (la station de Caofeidian alimente Pékin via un pipeline d’environ trois cent kilomètres).

60% des stations chinoises ont été construites par des entreprises nationales. Selon les objectifs du dernier plan quinquennal, cette part devrait évoluer pour atteindre 90% d’ici 2020.

Source : BE Chine numéro 132 (27/03/2014) – Ambassade de France en Chine / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/75523.htm