La fonte des glaciers pourrait favoriser la vie marine

30/07/2013
Iceberg © http://www.freeimages.com/

Le Groenland fond et des quantités inhabituelles de fer biodisponible se retrouvent dans l’océan Atlantique Nord. Jusqu’à présent, l’eau de fonte des glaciers était jugée trop diluée pour contenir beaucoup de fer. À ce jour, seule une autre étude a examiné la quantité de fer dans le ruissellement des eaux de fonte et les résultats se situaient à l’échelle nanomolaire.

Une étude menée par la chercheuse Maya Bhatia (Université de la Colombie-Britannique, Canada), publiée dans Nature Geoscience, a révélé que le ruissellement des eaux de fonte du Groenland contenait du fer à l’échelle micromolaire – 1 000 fois plus que dans l’étude précédente. Les résultats de cette étude pourraient avoir des répercussions sur la vie marine, comme l’alimentation et la prolifération croissante des algues. « En pleine mer, le fer est en concentration nanomolaire, explique Maya Bhatia. Le fer est un nutriment limitatif qui limite la multiplication des organismes ferriphages. Habituellement, l’Atlantique Nord renferme peu de fer. Il est en quelque sorte le Sahara des océans à cet égard – la majeure partie du fer provenant de la poussière soulevée par le vent. » Mais les changements climatiques et la fonte des glaciers changent la donne.

Les glaciers sont poreux et comptent de nombreux moulins et crevasses qui permettent à l’eau de fonte de surface d’atteindre la base où elle circule dans un réseau hydrologique de tunnels et de canaux, et ramasse des sédiments provenant du substratum rocheux sous-jacent. Plus l’eau circule longtemps dans le substratum rocheux, plus elle ramasse du fer. Ces eaux de fonte se déversent alors dans des cours d’eau rapides qui balaient le fer en pleine mer. « Comme il ne s’agit que de la 2e étude à se pencher sur le fer dans le ruissellement des eaux de fonte, nous n’avons pas suffisamment de données historiques pour connaître la valeur initiale, dit la Dre Bhatia. S’agit-il d’une source de fer importante pour l’océan ? Quel en sera l’effet au bout du compte ? Pour trouver réponse à ces questions, nous devons découvrir quelle est la biodisponibilité du fer pour la vie marine de la région. Il faut réaliser de plus amples études. Il s’agit d’un nouveau domaine de recherche emballant. »

Ces travaux ont été financés par le Woods Hole Oceanographic Institution (organisme privé sans but lucratif situé à Cape Cod) et la National Science Foundation, ainsi que par une American Geophysical Union Horton Hydrology Grant.

Source : BE Canada numéro 421 (13/05/2013) – Ambassade de France au Canada / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73010.htm