Glace brûlante d’énergie

13/05/2008

Actuellement, divers pays cherchent comment exploiter les hydrates de gaz naturel, « glace de méthane » que l’on trouve là où existe le pergélisol ainsi que sur le plancher océanique. « Les hydrates de gaz naturel constitueraient une énorme source d’hydrocarbures si on réussit à en extraire le méthane à un coût assez bas et renfermeraient plus d’énergie que toutes les sources connues de pétrole, de gaz naturel et de charbon », affirme Chris Ratcliffe, de l’Institut Steacie des sciences moléculaires du CNRC (ISSM-CNRC).

Les scientifiques du CNRC (Conseil National de Recherches Canada), dont Chris Ratcliffe et John Ripmeester, étudient les hydrates de gaz sous plusieurs angles. Ainsi, l’équipe a analysé les échantillons d’un puits expérimental, dans le delta du Mackenzie, au Canada, un projet piloté par Ressources Naturelles Canada. Un autre sujet de recherche est le stockage de l’hydrogène destiné aux piles à combustible sous forme d’hydrates. « On peut fabriquer des hydrates d’hydrogène pur, mais uniquement à très haute pression et très basse température », explique Chris Ratcliffe. Nous tentons de combiner l’hydrogène à un autre gaz formant un hydrate à une température plus élevée et à une pression moindre. Ensuite, il n’y aurait plus qu’à éliminer le second gaz. » Jusqu’à présent, l’équipe a obtenu des hydrates de gaz contenant jusqu’à 4% de leur poids d’hydrogène.

En collaboration avec Virginia Walker, biologiste à l’Université Queen’s, et Peter Englezos, ingénieur chimiste à l’Université de la Colombie-Britannique, les chercheurs du CNRC vérifient aussi comment les composés naturels des microorganismes inhibent la formation des hydrates de gaz. En effet, ces derniers obturent les gazoducs et, les bouchons d’hydrates gelés peuvent bloquer le gazoduc et endommager la conduite à leur dégel.

Par ailleurs, le CNRC examine la possibilité de capter et de stocker le dioxyde de carbone dans des hydrates, ce qui atténuerait l’accumulation de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère. « Le dioxyde de carbone fait partie des gaz qui prennent assez facilement la forme d’un hydrate. Les scientifiques proposent de stocker une grande quantité d’hydrates de dioxyde de carbone sur le plancher océanique où ils resteraient stables, explique encore Chris Ratcliffe. Reste à savoir si la chose est réalisable. »

Source : BE Canada numéro 335 (29/04/2008) – Ambassade de France au Canada / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/54382.htm