Au sein des laboratoires de l’Ecole Centrale de Nantes, dont l’expertise sur les énergies marines renouvelables est mondialement reconnue, sont menés actuellement les essais d’une éolienne flottante soumise à la houle et au vent. « Il s’agit là des tous premiers en bassins dans le monde« , souligne-t-on dans cette Ecole d’Ingénieurs très réputée. Leur réalisation nécessite en effet d’avoir la capacité à générer simultanément de la houle et du vent, ce qui n’est possible aujourd’hui que dans le bassin océanique qu’abrite cet établissement d’enseignement supérieur.
Lors de chacun de ces essais, les chercheurs des équipes du Laboratoire d’Hydrodynamique Energétique et Environnement Atmosphérique (LHEEA) de l’école testent des conditions de mer et de vent différentes, l’objectif étant d’évaluer les performances de l’éolienne dans des conditions océaniques modérées mais également sa résistance à des conditions fortes, voire exceptionnelles.
Rappelons que les éoliennes classiques peuvent être fixées en mer par 30 mètres de profondeur maximum ce qui limite leur implantation à la bande littorale déjà très occupée. Or les sites aujourd’hui disponibles sont localisés majoritairement à des profondeurs beaucoup plus importantes. D’où ces recherches et ces essais en laboratoire, au sein de l’Ecole Centrale de Nantes, autour des éoliennes flottantes, des travaux qui sont financés par la Région des Pays de la Loire, financement qui a permis notamment d’assurer la réalisation d’une thèse de doctorat et l’installation de la soufflerie, permettant de générer le vent, dans le cadre d’un projet régional. Précisons que la maquette testée du 3 au 6 juillet dernier, qui a nécessité près de deux mois de mise au point, est au 1/50ème. Autrement dit, des vagues de 20 cm de haut simulent des vagues 50 fois plus hautes qui peuvent donc atteindre 10 mètres. Or ce sont les conditions que l’on rencontre classiquement une à deux fois par an sur le site d’expérimentation en mer SEMREV.
Source : BE France numéro 272 (9/08/2012) – ADIT / ADIT –