Des bactéries de la côte galicienne capables d’éliminer le pétrole déversé par le Prestige

15/07/2005

Une équipe de chercheurs espagnols du Conseil Supérieur de Recherches Scientifiques (CSIC) a découvert qu’une population de bactéries de la côte galicienne possédait un métabolisme capable d’éliminer de manière biologique le pétrole déversé lors du naufrage du Prestige.
Le groupe de scientifiques a observé comment ces bactéries, présentes naturellement dans l’écosystème marin des côtes galiciennes, procédaient à la biodégradation des composants du pétrole.
Une fois déversés en mer, les hydrocarbures subissent diverses transformations, la plus importante étant la biodégradation. Bien que de nombreux composants des hydrocarbures soient en partie naturellement biodégradables, il réside une fraction lourde difficilement éliminable. Pour leur étude, les chercheurs ont émis l’hypothèse qu’une population de bactéries, naturellement présente dans l’écosystème marin des côtes galiciennes procédait à la biodégradation du pétrole déversé par le Prestige lors de son naufrage. Une des caractéristiques des combustibles fossiles est leur teneur appauvrie en isotope 13C. Lors du processus de biodégradation des hydrocarbures, le CO2 émis est lui aussi appauvri en isotope 13C. Il est donc possible de distinguer le CO2 atmosphérique dissout en mer de celui résultant de la dégradation du pétrole. Pour vérifier la validité de leur hypothèse, les chercheurs espagnols ont prélevé des échantillons d’eau de mer à proximité des côtes galiciennes les plus polluées afin d’en mesurer le taux de CO2 dissout. Les résultats des analyses des échantillons prélevés en mer, ainsi que les études menées en laboratoire reconstituant les conditions de la pollution, ont démontré que le CO2 était effectivement appauvri en isotope 13C, confirmant ainsi l’hypothèse des chercheurs.
Par ailleurs, les mesures effectuées en mer montrent également que les populations bactériennes les plus importantes se situent dans les zones côtières qui ont été manuellement nettoyées après le naufrage du Prestige. Un labeur qui s’est donc révélé d’une grande utilité pour l’écosystème marin. L’étude, menée par les chercheurs du CSIC, a fait l’objet d’une publication dans la revue « Environmental Microbiology » du mois de juin.

Source : BE Espagne numéro 42 du 05/07/2005 (ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/28548.htm