Coccolithes et acidité des océans

13/07/2011

L’acidification des océans du globe pourrait avoir des conséquences funestes pour l’environnement marin.

De nouvelles études montrent que les coccolithes (des plaques de carbonate de calcium protégeant certains phytoplanctons) se dissolvent lorsque l’eau marine s’acidifie. Le professeur Tue Hassenkam et ses collègues du NanoScience Center de l’Université de Copenhague sont les premiers à avoir mesuré les réactions des coccolithes dans des eaux à différents degrés d’acidité grâce à un microscope à force atomique.

Nous savons que les océans s’acidifient petit à petit à cause des émissions de dioxyde de carbone, et nous trouvons intéressant d’étudier la réaction des coccolithes à ce phénomène. Nous avons étudié des coccolithes vivants ou fossilisés, et nous avons découvert qu’ils sont tous deux protégés par une fine couche de matière organique produite par le phytoplancton lorsqu’il y vit, empêchant ainsi la dissolution du carbonate de calcium, même si l’eau est très insaturée en calcite. La protection assurée par le matériau organique est perdue lorsque le pH baisse légèrement. En fait, on se rend compte que la coquille se décompose complètement lorsque les expériences se font dans une eau dont le pH est celui prédit par les scientifiques pour 2100 explique Tue Hassenkam.

Le professeur d’océanographie biologique Katherine Richardson a suivi les recherches sur l’acidification des océans ainsi que le changement climatique en général, et espère que les résultats de cette étude aideront à la mobilisation du grand public sur les questions d’émissions de dioxyde de carbone. Ces résultats soulignent que l’acidification des océans est un problème à prendre très au sérieux. L’acidification a des conséquences énormes non seulement pour les coccolithes mais aussi pour beaucoup d’autres organismes marins ainsi que pour le cycle du carbone en général, complète Katherine Richardson, qui est également vice-recteur de la Faculté des Sciences de l’Université de Copenhague.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique PNAS.

Source : BE Danemark numéro 31 (5/07/2011) – Ambassade de France au Danemark / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/67167.htm