Après le tsunami au Japon, la Chine propose un réseau de surveillance maritime national et international en Mer de Chine méridionale

04/08/2011

La Chine a récemment proposé aux pays bordant la Mer de Chine méridionale (Nan Hai en mandarin) la mise en place d’un système d’alerte aux tsunamis afin d’accroître le partage entre nations des informations sismiques et géologiques et d’améliorer la prévision de catastrophes maritimes.

La Mer de Chine méridionale, espace maritime d’environ 3.500.000 km2 faisant partie de l’Océan Pacifique, s’étend de Singapour à Taiwan. L’Organisation hydrographique internationale définit sa limite sud entre le sud de Sumatra et la province indonésienne de Kalimantan à Bornéo et sa limite nord dans le détroit de Taiwan, de la pointe nord de l’île de Taiwan au littoral de la province chinoise du Fujian.
Bordée par la République populaire de Chine, Taiwan, les Philippines, la Malaisie, Brunei, l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam, elle abrite des centaines d’îles et d’îlots, regroupées en archipels, qui sont l’objet de revendications territoriales entre plusieurs pays limitrophes dont la Chine.

Selon M. Yu Fujiang, directeur adjoint du Centre national des prévisions de l’environnement maritime, rattaché à l’Administration océanique d’Etat et abritant l’unique centre d’alerte aux tsunamis en Chine, un séisme au large des Philippines pourrait provoquer un tsunami qui atteindrait le delta de la rivière des Perles (dont Canton et Shenzhen, deux grandes zones économiques chinoises) et qui pourrait endommager la centrale nucléaire de Daya Bay, à Shenzhen.

La Chine a prévu dans son 12ème plan quinquennal (2011-2015) l’installation de deux bouées de surveillance des tsunamis en Mer de Chine orientale et d’une autre dans la Mer de Chine méridionale, en plus des deux bouées déjà installées.
Le pays a également annoncé la mise en place d’ici cinq ans d’un réseau d’observation de la Mer de Chine Orientale (Dong Hai en mandarin), pour un coût estimé à 40 millions de yuans (4.38 millions d’euros). Le système permettra d’étudier les phénomènes géologiques et sismiques à l’oeuvre dans cet espace maritime de 1.249.000 km2, partie marginale de l’Océan Pacifique bordée par la Chine continentale, la Corée du Sud, le Japon (avec l’archipel Nansei) et Taiwan. Enfin, une organisation nationale d’alerte aux tsunamis sera également mise en place, selon M. Yu Fujiang.

Pour compléter ce dispositif, la Chine souhaite développer un réseau international de surveillance de tsunamis en Mer de Chine méridionale. Lors de la 24ème session du Groupe intergouvernemental de coordination sur le système d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique, qui s’est déroulé le 24 mai 2011 à Pékin, M. Zhang Zhanhai, directeur du département de la coopération internationale de l’Administration océanique d’Etat, a appelé les pays de la Mer de Chine méridionale à mettre en place un système d’alerte permettant de suivre un tsunami dix minutes après un séisme en mer.

Si la proposition est adoptée par les Etats concernés, un tel système pourrait être opérationnel d’ici cinq ans.

Source : BE Chine numéro 106 (22/07/2011) – Ambassade de France en Chine / ADIT –
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/67371.htm