Un groupe de chercheurs de l’Ecole polytechnique de Turin qui, après presque huit ans, a réussi à développer un dispositif en mesure d’exploiter la puissance de la Méditerranée pour produire de l’énergie : une solution idéale pour apporter l’électricité là où il est difficile d’en produire, comme dans les îles.
Jusqu’à présent, les tests des systèmes capables de profiter de la houle ont toujours eu lieu en milieu océanique. Notre système, en revanche, est conçu spécifiquement pour la Méditerranée. La technologie que nous avons développée s’appelle Iswec, elle n’utilise pas l’amplitude des vagues, mais leur fréquence, explique Giuliana Mattiazzo, chef de la direction de Wave for Energy, une start up de l’incubateur I3P du Politecnico de Torino. Par rapport à l’océan, notre mer a des vagues plus petites, mais plus fréquentes. Et le défi de l’équipe de l’Ecole polytechnique était précisément de développer un système qui tire profit de cette caractéristique à des coûts compétitifs.
Après des années de tests en laboratoire, le moment décisif est maintenant arrivé. Entre août et septembre, à Pantelleria, un système de 200 kW va être installé qui produira 150 MWh par an, soit l’équivalent des besoins énergétiques d’environ 200 familles.
L’usine flottante, financée par la région du Piémont, mesure 15 mètres de long et 8 de large pour une hauteur de 5 mètres, dont quatre sont sous l’eau. Deux groupes de conversion gyroscopique produisent l’énergie, soit deux volants en métal de 10 tonnes chacun, qui se déplacent grâce à la force des vagues. Dans cette première phase, avec l’énergie produite il sera possible de faire fonctionner un système de dessalement pour produire de l’eau douce. En avril 2015, un deuxième système sera activé, cette fois financé par la Région Sicile, qui sera relié au réseau électrique et fournira de l’énergie à Pantelleria.
Après Pantelleria, la Sardaigne. Notre plan d’affaires, à terme, est d’être en mesure de construire des parcs de production d’énergie à partir du mouvement des vagues, tout comme les parcs éoliens offshore, explique Mattiazzo. Le but est d’obtenir des concessions pour atteindre en 2015 le premier champ de 1 MW en Sardaigne, composée de dix appareils pour répondre aux besoins énergétiques annuels de 2 000 familles. En plus de l’Italie, nous travaillons également à l’étranger et principalement dans les mers des îles Canaries et du Maroc, conclut-elle. Nous conduisons également des tests actuellement au Chili, où les investissements pour ces nouvelles technologies sont importants.
Source : BE Italie numéro 125 (9/05/2014) – Ambassade de France en Italie / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/75840.htm